Il
manquait un festival
des arts pluridisciplinaires,
un
festival qui conforte les envies de rencontres entre les artistes pour
le
bonheur d'un public qui aime se laisser surprendre, se laisser conduire
dans un
espace artistique incroyablement audacieux.
« Le Soundpainting (langage inventé par
Walter
Thompson en 1974) est un langage de signes pour
composer en
temps réel, et s’adresse aux musiciens, aux comédiens, aux danseurs,
aux
artistes visuels, aux
vidéastes,
etc. C’est un langage de traverse entre l’improvisation et la
composition.
Avec ses mille signes et des milliers de combinaisons, il peut
convoquer une
construction préméditée – dite « palette » -, tisser des liens entre le
langage du corps et la musique, ou susciter la sensibilité et les idées
foisonnantes des performers, qui, par conséquent, ne sont pas
dépossédés du
drame en cours.
Rappelons le principe du Soundpainting :Il existe quatre sortes
de
signes :
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« Qui ? » : une collection de signes
indiquant qui va être concerné par
le
contenu ou la proposition à venir. Cela peut être un danseur, un
comédien,
un musicien précis, une partie du groupe, la totalité des performers. « Quoi ? » : le contenu d’une proposition. Celui-ci peut être « fermé », c’est à dire si précis qu’il n’y a pas d’interprétation possible, ou bien « ouvert », parce que l’interprète peut y trouver un espace de liberté important. Lorsque par exemple je demande à la comédienne de raconter une histoire de deux minutes avec la voix d'une vieille femme, le sujet est libre, la manière de raconter, l'atmosphère le sont également. Mais pendant son histoire, mille choses peuvent venir altérer son intention, ou modifier la mise en scène. |
« Comment ? » indique la nuance, l’intention, ou un emplacement sur la
scène, bref, toutes choses qui ne sont pas du strict contenu.
« Quand ? » indique quand doit débuter l’action demandée. Cela peut être immédiat, ou différé, ou après quelque chose d’autre, conditionné à une autre action. Le soundpainter – le chef – dispose de signes lui permettant d’aller chercher des idées chez les interprètes, ou de laisser se construire des choses indépendamment de lui, si bien qu’il peut rafraîchir sa propre imagination. Il peut aussi introduire des éléments fixés à l’avance, dès lors qu’il leur a attribué un nom – un signe particulier. Ces éléments peuvent être des mises en scène, des partitions, l’utilisation d’objets, des configurations instrumentales, des changements de costume, etc. » François Cotinaud, directeur du
festival
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